Bordeaux, le 21 avril 2011

 

En solidarité avec les jeûneurs de Colmar, qui ont entamé un jeûne à durée indéterminée le lundi 18 avril 2011 et demandent l'arrêt de la centrale de Fessenheim ainsi qu'un programme de sortie du nucléaire en France (voir leur appel ci-dessous) :

 

Un groupe de citoyens girondins participe à cette action depuis le 18 avril 2011, sous forme d'un jeûne tournant à durée indéterminée, en se relayant individuellement chaque jour sur leur lieu de vie ou de travail pour protester contre l'aberration nucléaire.

 

Étant donné le contexte de l'industrie nucléaire en France aujourd'hui, le jeûne nous parait un moyen d'action approprié pour interpeller le monde politique et la société civile, dans le respect des principes de la non violence.

 

Nous jeûnons pour demander la fermeture de la centrale de Fessenheim.

 

La centrale nucléaire de Fessenheim, comme celle de Fukushima, est une vieille centrale, implantée en zone sismique et inondable. Elle menace les régions et populations environnantes en France, en Allemagne, en Suisse et au-delà.

 

Notre jeûne est aussi un acte de solidarité en conscience :

avec les populations japonaises qui endurent à nouveau le cauchemar nucléaire en ce printemps 2011,

avec les innombrables victimes de l'accident de Tchernobyl de 1986,

avec ceux qui luttent contre l'implantation de nouvelles centrales nucléaires partout dans le monde.

 

Nous rappelons à tous les Girondins et à nos autres concitoyens que nous avons frôlé nous aussi le cauchemar nucléaire lors de la tempête de 1999, lorsque des réacteurs de la centrale nucléaire de Blaye ont dû être arrêtés en urgence. La région de Bordeaux aurait pu être rayée de la carte, comme la région de Fukushima est actuellement en train d'être anéantie sous nos yeux.

 

Le nucléaire n'a pas d'avenir. Il nous prend en otage. Il prend en otage les générations futures. Le nucléaire est porteur d'une violence potentielle inouïe à l'égard de toute forme de vie. De nombreux pays n'ont jamais fait le choix du nucléaire. Ils sont rejoints aujourd'hui par d'autres, qui entament des programmes de sortie du nucléaire.

 

Nous tiendrons une conférence de presse au cinéma Utopia, place Camille Jullian à Bordeaux, dans la salle de la Cheminée, le Samedi 23 avril à 10h30, suivie d'un rencontre avec le public jusqu'à 12h30.

 

Les jeûneurs de Bordeaux

Dominique Bohn, Edileuza Gallet, Jean Pierre Garbisu, Gilbert Haumont, Florence Louis
             

 

             

Ci-dessous l'appel de Colmar : 

Colmar, le 13 avril 2011     

Monsieur le Président de la République,

Madame et Messieurs les ministres,

                        Après la catastrophe de Tchernobyl circulaient des calculs de probabilités niant une deuxième catastrophe de cette ampleur à un horizon de moins de 100 000 ans. 25 années plus tard le pire se reproduit au Japon, pays de haute technologie et de grande densité humaine. 25 ans pendant lesquels aucune solution satisfaisante n’a été trouvée pour les déchets radioactifs. Le stockage en couches profondes, dites stables (pour au moins 10 000 ans au dire des autorités Allemandes) est déjà un fiasco sur leur site d’Asse.

 

                       Avec la consommation actuelle, l’uranium sera épuisé dans 50 ans. Le nucléaire n’a pas d’avenir, il pourrit l’avenir des générations futures.

 

                        Ni Tepco ni le gouvernement japonais ne sont en mesure d’assumer et  encore moins de réparer les effets de la catastrophe nucléaire. Le gouvernement et l’exploitant français seraient tout aussi impuissants. Il faut faire le choix de la responsabilité : l’abandon du nucléaire au plus vite.

 

                         La production mondiale d’électricité nucléaire représente au mieux 3 % de l’énergie primaire consommée. Loin de remédier à l’effet de serre, le nucléaire en tous lieux affaiblit la Terre et les Humains et réduit nos capacités à relever le défi climatique. Une même somme investie dans les énergies renouvelables produit deux fois plus d’électricité et d’emplois, sans conséquences mortifères.

 

                          Monsieur le Président de la République, Madame et Messieurs les Ministres vous ne pouvez plus ignorer les risques irréparables liés au nucléaire, ni l’injustice profonde du legs aux générations futures. Vous avez la charge de l’intérêt général des Français au-delà des intérêts des lobbies.

 

                           Un collectif de citoyens commencera un jeûne de durée indéterminée à partir du 18 Avril devant la Préfecture de Colmar pour vous demander de promulguer une loi de sortie du nucléaire  en moins de 10 ans. Nous demandons que cette loi soit assortie d’une mesure tangible immédiate : l’arrêt  de la plus vieille centrale de 900 mégawatt de France, celle de Fessenheim. Située en zone sismique avérée et en contre bas du Grand canal d’Alsace, elle menace autant nos voisins Allemands que nous même.

                            Sortir complètement du nucléaire en moins de 10 ans est possible :

-        En arrêtant l’exportation d’électricité ; c’est le moment, les pays voisins le comprennent mieux que jamais.

-        En cessant de démanteler les centrales thermiques et en les modernisant avec des lits circulants fluidisés, technique qu’exporte EDF.

-        En organisant un chantier national d’isolation des logements sociaux.

-        En arrêtant la promotion du chauffage électrique.

-        En reconnaissant que l’autoconsommation de la filière nucléaire représente la production de 5 à 6 réacteurs.

 

                                Monsieur le Président de la République, Madame, Messieurs les ministres l’accident nucléaire majeur peut arriver en France à tout moment, nous jeûnons pour vous aider à prendre pleinement vos responsabilités, veuillez agréer nos salutations citoyennes.

 

Les jeûneurs de Colmar.

Jean-Pierre Frick, Margot Blondeel, Pierre Rosenzweig, Inge Bertsch et tous les participants.

Dans la presse, sur le mouvement à Bordeaux.