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Stop ! Il faut s'arrêter


Stop ! Il faut s' arrêter (20 janvier 2020).



Premier atelier d' écriture de l' année 2020 au Petit grain, il y a plus d' un siècle...

Nous étions cinq ce mardi soir au Petit Grain : Adèle, Florence, Geneviève, Sam et Bernadette.

Nous avons écrit collectivement, en faisant tourner les feuilles, sans thème imposé au départ.

  "Ce soir-là, la Terre tournait plus vite que d' habitude et ça faisait "un drôle de tintamarre", se disait-il en comptant les coups accélérés de l' horloge. Au plafond, un papillon de nuit semblait figé pour l' éternité. Il était sans doute là depuis longtemps et avait dû en voir des crépuscules agités. Peut-être que moi aussi, je finirai par m' habituer à ces changements soudains de rythme.

La planète était en folie ; on disait aussi en furie. Depuis quelques temps, le temps n' était plus ce qu' il était et...

l' espace non plus ne rimait plus à rien. Les villes se condensaient tant qu' elles risquaient de s' écrouler de l' intérieur, sur elles-mêmes.Les prairies et les forêts subissaient de fortes coupes, haies, bois, taillis tombaient les uns après les autres sous les instruments tout-puissants des gestionnaires du monde...

Ces questions résonnaient dans sa tête comme la basse battant la mesure sourdement.

La pièce où je me trouvais était plus que splendide : de jolis volets mauves attachés de rubans vert pomme, un canapé noir, devancé par une petite table...

Depuis l' espace, l' accélération de la rotation de la Terre avait démis les satellites géostationnaires de leur orbite ; ils erraient sur des orbites aléatoires. Tout le système de guerre des étoiles était détraqué, plus de GPS non plus...

Sur Terre, pour éviter des conflits incessants, des groupes, au début petits, aujourd' hui conséquents, quittaient les grandes villes à pied et parcouraient sans hésiter des centaines de kilomètres pour s' immerger dans la nature. D' autres réalités les y attendaient, pas toujours simples, mais toutes et tous témoignaient d' un apaisement, d' une forme d' émergence de gratitudes incessantes qui donnaient du coeur à l' ouvrage car, dans la nature, il leur fallait apprendre à être solidaires pour survivre, sans répéter les erreurs passées...

C'était maintenant ou jamais. Il n' était plus question de différer, de remettre à demain, dans un éternel futur de renoncement qui n' aurait jamais jour. Du passé, ils avaient fait table rase, et avaient bien failli se faire débarrasser de la table, eux aussi. Pour le dessert, il faudrait repasser. Traqués, détraqués, chantaient-ils, sans parvenir à trouver de nouvelles rimes.

Stop, il faut s' arrêter!

"On efface tout, on recommence, et c' est pas triste!"

Merci à GéBé, et aussi à Cabu, à Wolinski et quelques autres, merci à toi, Hara-Kiri, merci Charlie"

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