Le moral n'était déjà pas bien haut, il frôle désormais la désespérance... Qu'a accompli, ou plutôt quelles erreurs a encore commis le gouvernement français, durant les deux derniers mois ? Liste non exhaustive, malheureusement, déjà si longue et lourde...
Mars
  • Le principe de précaution sacrifié au profit de quelques multinationales, suivez mon regard : la loi autorisant la culture d'OGM est adoptée à une courte majorité. Les députés UMP ont été sommés de voter en faisant abstraction de leurs convictions ! Le degré zéro de la politique. La loi passe au moment même où des émeutes de la faim éclatent aux quatre coins du monde. Nos dirigeants choisissent en toute irresponsabilité de poursuivre une politique agricole criminelle coûte que coûte, quel qu'en soit le prix. Et le comble de l'ironie est que Monsanto présente les OGM comme un remède à la famine. La naïveté des peuples n'a d'égal que la force de l'attrait du profit.

Avril
  • La honte : après un réveil de l'opinion internationale devant le génocide perpétué par les Chinois au Tibet (quand on stérilise les femmes d'un peuple déterminé, ce terme semble tout à fait adapté), le gouvernement demande "pardon" pour la réaction des Français en faveur des droits de l'homme en Chine ! Monsieur Raffarin, c'est vous qui nous faites honte ! Faut-il rappeler que la défense des intérêt de la société Carrefour n'est pas celle des citoyens ? La Mairie de Paris fait du Dalaï-lama un citoyen d'honneur, très bien : le PS au pouvoir aurait-il soutenu le Tibet ? Il est en tout cas indispensable de poursuivre la mobilisation alors que la Chine fait mine d'accepter l'ouverture d'un dialogue, alors que la France va prendre la tête de l'Union européenne pour six mois. Sarkozy apparait comme à chaque fois défenseur de ses amis, plus royaliste que le Roi.

    Dirigeants du monde libre, pour l'amour de Dieu, n'assistez pas à la cérémonie d'ouverture des Jeux olympiques tant qu'il ne sera pas clair que (les Chinois) sont vraiment prêts à mettre fin aux violences contre les Tibétains,

    a demandé Dimanche Desmond Tutu, lauréat du prix Nobel de la paix lors d'une manifestation en faveur du Tibet au Cap.
    Le cœur du problème est le soutien ininterrompu du gouvernement envers une industrie soi-disant française, qui en réalité ne rapporte rien à la France mais va même à l'encontre des intérêts des Français, citoyens du monde, privés d'emplois pour cause de délocalisation, consommateurs dupés de produits néfastes à titre autant individuel que collectif. Quelles conséquences pour la planète ? Pour les pays "émergents"? Mardi 29 avril, 21 heures, Arte diffuse un documentaire sur les travailleurs de force qui remplissent nos placards à bas prix.
  • Le projet de loi sur les archives, très attendu par les historiens, signe une nouvelle régression . Quel est donc le mystère, le lourd secret à préserver que les sénateurs tentent de protéger si ardemment ? Non communicabilité de certaines archives, complexification du régime de dérogations, allongement du délai d'ouverture des archives portant sur la vie privée de 60 à 75 ans... l'époque est à la dissimulation, au secret, qui contrebalance l'exhibition effrénée de certains points de vue choisis. A noter le site du Comité de vigilance face aux usages publics de l'histoire  : de l'importance de garder en mémoire certaines manipulations avant d'en être submergés.
  • Dé remboursement des lunettes, baisse des allocations familiales pour les adolescents, en période d'inflation, il faut oser. A noter : le livret A rejoint nos amies les banques...
  • La chasse aux sans papiers se poursuit : un zèle particulier est demandé aux fonctionnaires des Hauts-de-Seine afin que les guets-apens tendus dans les préfectures portent leurs fruits, amers (L'humanité, 7 avril 2008). Combien de défenestration ce mois-ci Monsieur Hortefeux  ? La cerise sur le gâteau c'est bien sûr la déclaration du Président de la République devant la grève des travailleurs sans-papiers  : tout le monde ne peut pas recevoir la nationalité française. Tout le monde ne la demande pas non plus. On reconnaît l'avocat d'affaires, mais il est de plus en plus fatigué. Il fait peut-être de moins en moins d'efforts. La troisième élection de Berlusconi comme Président du Conseil italien ne peut que le rassurer quant à son avenir. Et nous remettre en selle : la démocratie n'est pas un canapé confortable dans lequel tout le monde a le droit de s'assoupir devant la télévision. Dommage, disent certains ? Où l'on voit combien est déjà répandu l'idéal d'homme occidental que réclament et forgent les grands capitalistes. Ceux-là même qui vendent les OGM, qui réduisent le sujet au seul cerveau, qui ont besoin de la Chine pour produire, qui font fi de la vérité historique, de la dignité humaine, de la beauté du monde. Cela vous rappelle quelqu'un ? La quatrième planète était celle du businessman. Cet homme était si occupé qu'il ne leva même pas la tête à l'arrivée du petit prince...