Huit familles, soit une quinzaine d'enfants et 25 adultes, ont été expulsées manu militari par les CRS hier, à Montreuil-sous-bois. Cette ville de Seine-Saint-Denis est connue pour la culture malienne dont elle jouit puisqu'elle compte plus de 7 000 habitants originaires de ce pays d'Afrique. Les familles du 2 passage du Gazomètre, réfugiées dans une maison de quartier, en ont été chassées par les mêmes hommes bottés, casqués et armés. Réunies dans un square, elles ont reçu le soutien solidaire et spontanée de 400 quidam, formés en manifestation. Engagés dans la rue de Paris, les manifestants se sont attaqué aux vitrines des magasins ce qui a entraîné la charge des CRS. Et comme la mesure n'est pas une vertu répandue ces temps-ci, la violence policière a encore fait des blessés. Trois personnes au moins ont été arrêtées.

Ce matin les enfants se sont réveillés au square, leurs mamans stressées devant la charge de la journée à venir : certaines sont allées travailler, les autres s'occupent des petits. Certains ont sauté sur le tobogan pour profiter du séjour au parc. Avec le soutien de la population locale et le simple retour du bon sens, les enfants de la rue du Gazomètre expulsés hier apprendront peut-être à l'école quand ils y retourneront que la constitution de 1946 stipule, dans son préambule :

La Nation assure à l'individu et à la famille les conditions nécessaires à leur développement. Elle garantit à tous, notamment à l'enfant, à la mère et aux vieux travailleurs, la protection de la santé, la sécurité matérielle, le repos et les loisirs. Tout être humain qui, en raison de son âge, de son état physique ou mental, de la situation économique, se trouve dans l'incapacité de travailler a le droit d'obtenir de la collectivité des moyens convenables d'existence.

Il n'est pas inutile de rappeler que ces principes ne sont pas des idéaux déraisonnables : refuser que femmes et enfants dorment dans des parcs n'est pas un luxe mais un impératif moral. Quand une mairie communiste ose proposer pour tout avenir à des familles le remboursement de trois nuits d'hôtel, il est grand temps de descendre dans la rue demander des comptes aux gouvernants. Les élites doivent prendre les responsabilités qui correspondent aux privilèges dont elles jouissent.

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