« La politique totalitaire s'anéantit dans les contingences. Comme dans le monde en crise les situations se modifient rapidement, elle se caractérise par une « tactique » perpétuellement changeante. ; de brusques demi-tours préparés dans le secret dictatorial. »
                                              Bernard Charbonneau, L'Etat, R&N p. 368

Le sentiment d'être pris dans une nasse qui se resserre sans cesse depuis le 17 mars 2020 atteint aujourd'hui un point de non-retour : être menacé par Emmanuel Macron d'être déchu du statut de citoyen. Ce point culminant sera nous l'espérons le début d'une désescalade pour un retour à une démocratie fondée sur l'équilibre des pouvoirs, comme le montre les réactions de certains députés à l'assemblée nationale. Dans le cas contraire, soyons tous conscients que nous nous soumettrons alors au grand jour à un fonctionnement politique totalitaire et fascisant. L’inquiétant est que ce fonctionnement s'est peu à peu imposé, en différentes étapes, dans le silence débilitant des médias grand public.

Une « puissante méthodologie », explique le Dr. A., s'abat depuis quelques années sur ceux qui, préférant l'homéopathie, la naturopathie, tout simplement les médecines alternatives aux chevaux de Troie de l'allopathie ; ceux-ci ont « tout naturellement » , mais non sans réflexion, pris leurs distances avec un vaccin présenté depuis le début de l'épidémie de Covid comme le miracle duquel tout attendre. Cette homéopathe, médecin qui rappelons-le est titulaire du même diplôme que les autres, et dont nous taisons le nom pour lui éviter d'être exclue des rangs de ses pairs, a d'abord vu dérembourser les remèdes qui lui permettaient depuis trente-cinq ans de soigner les maux de ses patients, pas tous, certes, l'angine et pas le cancer, la dépression et pas le VIH, mais une bonne panoplie si l'on en croit l'affluence dans son cabinet. Sa pratique médicale éloignée de la grosse industrie permet aussi de prévenir les maladies et d'éviter ainsi de se soigner une fois le mal installé, ce qui limite évidemment la fréquentation des hôpitaux, nous y reviendrons.
A l'heure du Covid, tout un arsenal de mesures a fini par contraindre ces mêmes personnes à quitter leur travail si leur emploi était soumis à l'obligation vaccinale, ou à effectuer régulièrement des tests censés prouver qu'elles n'étaient pas « malades ». Infirmiers, aide-soignants, pompiers, artistes, intervenants en bibliothèques, auteurs, cafetiers, animateurs, etc. se sont ainsi retrouvés bloqués dans ce qui constituait jusque-là leur vie professionnelle, alors que les vaccinés pour leur part, malgré leur capacité à transmettre le virus, pouvaient vaquer sans difficulté à leurs activités. Rappelons que sans exception tous pouvaient affluer sans limites dans les centres commerciaux.

Selon cette stratégie méthodologique, le gouvernement avait eu soin d'afficher une date de fin du passe sanitaire : le 15 novembre. Ces tests, encore gratuits en août, sont devenus payants en octobre (34 euros pour un PCR salivaire sur prescription médicale pour 72 heures de sésame, soit 0,5 euros de l'heure...). Puis le passe sanitaire a été prolongé en juillet 2022, et depuis décembre, les tests sont devenus payants pour 24 heures de validité (soit 1 euro de l'heure pour un test passé en pharmacie puisque les test en labo nécessitent au moins 12 heures de délai pour obtenir le résultat et sont donc inutilisables ! ). Qui pourrait se payer 528 euros de test par mois pour aller travailler ? Qui s'interroge sur le gâchis que représente, après les masques et les vaccins, cette nouvelle manne d'argent qu'engrangent pharmacies et labo ? Dans les médias mainstream, aucun émoi, aucune analyse, à peine une annonce, alors que ce resserrement dans la nasse figurait pour beaucoup une nouvelle catastrophe, absurde et délétère. L’arbitraire du pouvoir montrait son vrai visage : une stratégie d'écrasement de ceux qui ne se soumettaient pas à une injonction vaccinale pourtant inefficace. « Toujours pas » aurait dit la voix de son maître.

L'annonce de la transformation du passe sanitaire en passe vaccinal, acquise dans tous les discours alors même que le vote au parlement n'était pas commencé, a ravivé le désarroi des personnes qui ne veulent pas se faire vacciner : de nouvelles exclusions, de nouveaux interdits, alors même qu'aucune logique véritable ne justifie une telle chasse aux sorcières : le gouvernement est revenu sur toutes les affirmations qui ont ponctué sa sinistre comédie. La couverture vaccinale de 80 % de la population attendue n'est-elle pas atteinte ? Les 12/18 ans ne devaient-ils pas être exempts de toute injonction vaccinale ? L'obligation vaccinale n'était-elle pas exclue ?

De quoi s'agit-il de la part des personnes que ne se vaccinent pas ? D'une coquetterie ? D'un caprice ? D'une bêtise crasse largement plus répandue chez les moins diplômés (ne parlons pas des Antillais : la condescendance avec laquelle on parle de leur « frilosité » face aux vaccins est tout simplement ignoble) ? Notre corps, c'est nous-mêmes, répètent les féministes. Ces hommes et ces femmes qui refusent de se soumettre (et de soumettre leurs enfants) à cette vaccination dernier cri considèrent qu'ils sont dans leur droit car le vaccin contre le Covid ne protège absolument ni de la transmission, ni de la maladie, quelles que soient les courbes statistiques mises en avant à propos des formes graves ou du Covid long, pour détourner la question du cœur du problème. Notons comment le gouvernement joue avec les chiffres : longtemps les services de réanimation accueillaient disait-on « 80% de non-vaccinés». Depuis deux jours voilà qu'un nouveau chiffre, plus frappant, est sorti du chapeau, brandi comme un trophée : 1 pour 20. Quoiqu'il en soit, avec masque, avec vaccin, avec test, avec passe, le virus court toujours.
S'il s'agit de ne pas encombrer les hôpitaux, sont-ce les non-vaccinés qui sont responsables du marasme hospitalier ou plutôt le gouvernement qui ferme les lits ? Les personnes qui refusent le vaccin contre le Covid 19 sont précisément, par leur méfiance envers l'industrie pharmaceutique et l'interventionnisme médical, ceux qui ont le moins recours aux offres des professionnels de santé.
Les accuser de prendre la place des autres dans les hôpitaux est tout simplement une aberration. Ce sont plutôt eux qui militent depuis le début pour l'accès à des traitements préventifs du Covid, b-a-ba de la médecine, rejeté avec opiniâtreté par les gouvernants comme non efficaces, préférant ne pas soigner les malades jusqu'à ce qu'ils finissent pour les cas les plus graves, en réanimation. Il n'existe aucun consensus scientifique sur la maladie, sa prévention et son traitement et les autorités médicales qui pourraient porter un tel consensus (comme l'OMS) ont perdu toute légitimité à force d'opportunisme et de compromission, notamment avec les laboratoires (voir à titre d'exemple paradigmatique le scandale des opiacés aux Etats-Unis).

De surcroît, la politique n'est pas du ressort de la science et ne serait être confiée au pilotage d'experts. L'humanité n'est pas un troupeau qu'il faut gérer, un « parc humain » à optimiser. C'est cette vision qui anime Emmanuel Macron quand il dit qu'il va « emmerder les non-vaccinés » : la résistance politique n'est vue que comme un emmerdement auquel il faut répondre de la même manière, un dysfonctionnement dans le système social qu'il faut à tout prix supprimer. Ce qui choque dans cette prise de parole c'est que ces quelques millions de Français qui dérangent ne devraient pas être réduits à un dysfonctionnement car ce sont des citoyens, des personnes dotées de liberté et de dignité, au même titre que les autres. A moins qu'il ne s'agisse de criminels ? Ou mieux,de terroristes ? C'est ce glissement qui tend à justifier l’injustifiable : la privation des droits.

Ces citoyens qui ne se soumettent pas à l'allopathie à tout prix refusent d'avoir honte des principes profonds que les animent : et si le symbole funeste de l'étoile jaune a été convoqué dès le début de la mise en place du passe sanitaire par les manifestants, c'est parce qu'historiquement ce signe symptomatique ne signifiait pas l'envoi en camp d'extermination mais la discrimination d'une partie  de la population... (et même, rappelons-le la déchéance de nationalité). Or, dans les faits, c'est bien le travail, l'accès à l'espace public, au transport, sans parler des cinémas ou des théâtres... qui font l’objet d'une interdiction pour ceux qui ne sont pas vaccinés. Le passe vaccinal, ce nouveau resserrement, signifierait l'exclusion pure et simple d'une partie des Français de l'existence sociale.

Le silence des bien-pensants démontre leur soumission voire leur compromission avec un système économico-politique dont l'unique boussole est le développement technologique générateur de profits. Que ce développement entraîne, dans un même mouvement, la montée en puissance du système grâce aux nouvelles technologies et le déferlement du chaos sur la terre (du point de vue du climat, de la stérilité des sols, de l'extinction de la biodiversité, de l'intensification d'une extraction minière ultra-polluante... et, ce qui est certainement le plus dangereux, de l'incapacité des hommes à faire monde), que ce développement par sa croissance incessante entraîne l'humanité dans une ruine, dont le Covid 19 n'est qu'un des aspects les plus symptomatiques, ne semble pas remettre en cause le prêchi-prêcha solutionniste qui préside à l'ensemble des décisions qui vont toujours, imperturbablement, dans une dépendance toujours plus accrue à ce même système.

La nasse se resserrait sur les non-vaccinés : les bonnes gens détournaient le regard voire approuvaient avec un certain dédain. Avec cette menace fascisante d'exclure des millions de Français de la citoyenneté, l'heure est historique : combien ne veulent pas voir que toute l'humanité est prise dans cette nasse qui mêle technologies, médecine industrielle et pouvoir politique, pieuvre dont la puissance de contrôle et de traçage a été démultipliée au cours des deux dernières années.
Les personnes non-vaccinées, et au-delà toutes celles, vaccinées ou non, qui refusent le passe sanitaire essaient simplement d'y résister, et même d'en sortir.
Français, encore un effort ou vous ne serez plus du tout républicains.