Oubliez l'Ingrid Bétancourt que vous avez vue sur les écrans, ce qui a été dit et médit sur elle, et ouvrez son livre : Même le silence a une fin. Près de 700 pages, à première vue, l'ouvrage semble indigeste : il est passionnant.

Passionnant de découvrir cette femme, se souvenir que durant toutes ces années son portrait s'étendait devant certaines mairies (celle de Bègles, par exemple) et la suivre tout au long de ce sombre voyage. Elle nous montre comment elle a vécu, supporté mais aussi  évolué, qui elle est devenue peu à peu, restant elle-même et pourtant devenant au fil des épreuves une autre.

Et puis autour d'elle le tableau de l'humanité est tour à tour accablant, enthousiasmant, stupéfiant. La jungle omniprésente rend le camp des prisonniers quasiment infranchissable. Pourtant elle essaie plusieurs fois de s'enfuir. Jusqu'à la désespérance. Jusqu'à la libération finale.

L'héroïne nous raconte ses épreuves. C'est un bonheur de la lire.

Même le silence a une fin, Gallimard, 2010.