François Burgat, politologue, directeur de recherche à l'Institut de recherches et d'études sur le monde arabe et musulman (IREMAM) à Aix-en-Provence, intervient dans le Journal de 22 heures de France Culture aujourd'hui triste 7 janvier :
"Pourquoi  la France ? Prenons le temps de dire que ce n'est pas une surprise. tout le monde savait que nous allions avoir un attentat sur le sol français. Nous savions que nous étions en tête de liste des cibles qui devaient faire l'objet de représailles de ceux dont il faut peut-être rappeler que nous les bombardons nuits et jours depuis plus de quatre mois. (...) Je ne pense pas que ce soit la liberté de la presse qui ait été la cible de l'attentat de ce jour.  (...) Il ne faut pas que nous oublions que nous sommes un pays en guerre. La globalisation ça veut dire qu'il est de plus en plus difficile de livrer des bombes de 200 kilos (...) sur des populations de l'Irak et de la Syrie et et s'étonner qu'il y ait ensuite un ricochet de ces combats-là. La première grille de lecture c'est que nous sommes en guerre. Ce n'est même pas le climat d'islamophobie. A partir du moment où nous avons regardé des dizaines de milliers de Syriens se faire assassiner par leur régime sans bouger et que soudainement parce que les victimes en tout petit nombre étaient chrétiennes ou occidentales, nous avons balayé d’un revers de la main tout ce qui nous avait empêché d’intervenir et nous sommes partis en guerre contre ce nouvel acteur de la reconfiguration du Proche Orient  qui se fait appeler l'Etat islamique à partir de ce moment-là nous étions en guerre. Nous sommes en guerre et il faut tout de même l'assumer. (...) Ces gens-là ont tout de même une rationalité qui n'est pas sans rapport avec notre politique dans la région. Rien ne justifie les assassinats pourvu  qu'on compte tous les morts."