Coupe du monde de football : attention trafic de femmes
Par Florence Louis le jeudi 27 avril 2006, 10:26 - Politique - Lien permanent
Prostitution et football : alors que la Coupe du monde de football va s'ouvrir en juin en Allemagne, il est tard mais jamais trop tard pour se mobiliser contre l'importation de dizaines de milliers de femmes qui viendront travailler, en réalité se prostituer, pour amuser la galerie masculine. Signons la pétition Achetez du sexe n'est pas un sport, manifestons notre refus de la dégradation de l'être humain au rang d'objet, agissons ! Lire l'interpellation de la député Suédoise Gudrun Schyman aux Ministres de l'Union Européenne Minables messieurs les ministres ! Minables, messieurs, tout court.
Commentaires
Merci pour tes franches réactions.
La photo que j'ai chosie pour illustrer cette pétition fait partie d'une série réalisée par une artiste, Lorena Ros. Je pense que l'absence de visage est voulu, mais je trouve au contraire que l'expression qui se dégage de cette femme, qui est nommée dans le titre, elle s'appelle Carole, rien que par sa posture, est très forte.
C'est une des photos les moins"sensationnelles" de la série. (A voir sur www.cosmosgalerie.com/pho... )
En cherchant sur Internet rapidement, je découvre les chiffres de 3 à 3,6 millionsde spectateurs. Quand tu dis 10 prostitués pour un millier, le compte est bon : de 30 000 à 36 000 prostituées.
Quant à ton raisonnement, il pêche selon moi de deux façon :
- d'une part, on peut considérer que l'argent c'est la force, et qu'une personne qui ne donne pas son corps par désir, "se force" ou est forcée. Il se peut qu'elle n'est pas conscience de la violence qu'elle se fait à elle-même (aurait-elle été habituée très tôt à subir ces violences ? ). Je parle de personnes parce que certains hommes peuvent aimer "le cul" d'hommes, de femmes ou d'enfants. Ce n'est pas une raison pour justifier qu'ils obtiennent ce qu'ils veulent simplement parce que l'argent achète tout. De plus je ne crois pas qu'en termes de passion pour le fric les femmes soient pires que les hommes : tout est une question d'individus.
- "des gens libre de leurs actes" dis-tu : 60 à 70 % des femmes prostituées en France sont étrangères et souvent sans papiers. Quelle est la liberté quand le seul revenu possible passe par la prostitution ? Je vois étrangemment peu d'américaines sur les boulevards bordelais.
En tout cas je continue de penser qu'il est inadmissible de mettre à la disposition de ces messieurs des milliers de personnes importées pour des festivités qui deviennent par là même, sordides. Imagine le retour (forcé lui aussi) au pays. Est-ce cela l'immigration choisie ?
Extrait de l'article de Dominique Foufelle - mars 2006 A lire sur http://www.penelopes.org/xarticle.php3?id_article=6446 "La paix soit avec les clients. Boucler ses frontières, voilà qui, de la part d'un pays ayant légalisé le proxénétisme, et perçoit donc des impôts des « travailleur-es » du secteur, ressemble fort à du protectionnisme. Un Etat loyal se doit de réserver les profits d'une manifestation aussi lucrative que la Coupe du Monde de foot en priorité à ses citoyens. Il faut donc garder aux bordels officiels le monopole de la prostitution. Ça n'est évidemment pas de cette façon qu'on nous le présente. Il s'agirait de se dresser en justiciers, en défenseurs de ces pauvres femmes opprimées et de la dignité humaine. Car les étrangères, contrairement aux personnes prostituées établies en Allemagne, sont désignées comme indubitablement exploitées. Ces campagnes sélectives nous demandent d'assimiler d'un côté étrangères en situation irrégulière et prostitution forcée, et de l'autre, femmes en situation régulière et prostitution volontaire. D'admettre donc la légalisation comme le garant d'une liberté supposée des femmes à se prostituer ou non. Ce ne sont pas des campagnes contre l'exploitation sexuelle des êtres humains, mais pour la légalisation du commerce du sexe. Habilement menées, car sous couvert de protection des victimes. Les traitements odieux infligés aux victimes du trafic, et en particulier aux femmes d'Europe de l'Est, sont à présent bien connus du public via reportages et fictions. Tout le monde s'accorde à les condamner – comment pourrait-il en être autrement ? On ne fâchera personne en incitant les sportifs et les spectateurs à ne pas user des prostituées clandestines. Mieux : on soulage leur conscience, on les valorise en leur faisant croire qu'ils vont participer à la lutte contre le trafic. Un fois sur le terrain, ils pourront toujours prétendre qu'ils ne savaient pas. A moins que l'Etat fédéral n'envisage de faire porter aux « officielles » uniforme et macaron ? Pas la moindre remise en cause du système prostitutionnel en tant que tel, de la marchandisation du corps des femmes, du droit des hommes à en disposer à leur guise. Dans un climat de glorification des notions de courage, de loyauté, de fraternité internationale, classique du battage médiatique autour des grosses manifestations sportives, le respect de la dignité humaine s'arrête là où commencent les profits."