installation lors de la biennale de Dakar de 2004

Le terme « référendum » se définit comme le vote de l'ensemble des citoyens pour approuver ou rejeter une mesure proposée par le pouvoir exécutif (Petit Robert). Les Français doivent donc par conséquent étudier la mesure en question : lorsque celle-ci concerne en réalité un document lourd de 324 pages pour ses quatre parties principales, auxquelles s'ajoutent 460 pages d'annexes, protocoles et déclarations, un délai minimal semble requis pour accomplir son devoir de citoyen.

Or, il semble que Jacques Chirac trouve le temps long  : prévu initialement au mois de juin, le référendum risque, nous dit-on, d'être avancé au mois de mai. Le Président français a même l'audace d'expliquer l'urgence par sa crainte de voir le non l'emporter. Ainsi, preuve est faite que le chef de l'Etat a conscience de l'arnaque qu'il propose au peuple qu'il gouverne en soutenant le texte conçu, rappelons-le, par une Convention sur l'avenir de l'Europe non représentative, présidée par Valéry Giscard d'Estaing. Qu'est ce qu'une proposition qui risque d'être rejetée si son étude se prolonge ? N'est-ce pas la réflexion même qui s'organise autour du projet constitutionnel qui dérange ?

Est-il devenu difficile de berner le peuple endormi  ? Certes non, s'il dort à poings fermés, mais il semble qu'ici ou là certains se réveillent, et qu'avec le printemps, d'autres ouvrent grand les yeux... A ce titre, rappelons qu'Adam Smith, un des premiers théoriciens du libéralisme économique, expliquait que le rôle de l'Etat était de veiller à ce que les riches dorment tranquilles ! Voici enfin un rôle que notre Président assume pleinement !